PARCOURS

Née en 1962 à Montréal, Danielle Lamontagne y réside et y travaille. À la suite d’un parcours incluant un DEC en art au Cégep du Vieux-Montréal et une formation en histoire de l’art et anthropologie à l’Université de Montréal, elle devient bachelière ès arts (B.A.) en design graphique en 1996 (UQAM) et maître ès arts (M.A.) en multimédia interactif (UQAM) en 2000.

Visionnaire, Danielle Lamontagne figure parmi les créateurs précurseurs de l’emploi des technologies numériques dans les arts et l’imagerie numérique. Les vertus de ce médium, étaient encore sous-estimées par le milieu des arts, à la fin des années 1990, elle n’hésitait pas à y avoir recours pour créer des œuvres artistiques et personnelles. Elle crée alors une galerie virtuelle et interactive Digital Image Art et par la suite Origineartstudio afin de diffuser et de promouvoir sur internet ses créations en art de l’image (images numériques) et en art médiatique (vidéo et son). De 2017 à 2021 elle sera membre co-fondateur de l’OBNL ART SESSION MTL, dont la mission est d’explorer des modalités alternatives de diffusion artistiques. Depuis 2020 à ce jour elle est directrice générale et culturelle de l’OBNL AUM, Art urbain Montréal. (aumtl.com). L’artiste a été représentée de 2018 à 2023 par la Galerie Fatale Art.

DÉMARCHE

Dans sa démarche actuelle, les œuvres médiatiques sont souvent présentées sous forme d’installations immersives ou la lumière créée par les projections sculpte l’espace. On y retrouve aussi entre autre des compositions sonores, images numériques, impressions sur papier et objets complémentaires. Les images ou vidéos sont créées avec des superposition de couches de lumières à partir de matériel capté par téléphone cellulaire. Les images et vidéos construits sont souvent inspirés de textures captées dans la nature, forêts, mers, ciels… ou des éléments, feu, air, eau.. ou des voyages faits à travers différents territoires et cultures.

Les œuvres immersives sont souvent participatives et expérimentales pour le public, l’Immersion n’étant achevée que par l’intervention active d’un regard extérieur, partie intégrante de sa finalité. Inspirée de l’idée que l’art dans beaucoup de cultures ancestrales est un moment de partage un élan créatif commun qui se mémorise et se transforme à travers le temps et les multiples générations, en considération du fait que nous sommes des créateurs de notre collectif. L’impact de la lumière et du son, de la voix, sur l’observateur est un sujet de recherche constant qui entrelace des savoirs scientifiques et artistiques et parfois même dépasse le tangible pour aller vers l’intangible.

L’artiste développe dans ses immersions une vision interdisciplinaire où, la danse, le chant et d’autres pratiques artistiques peuvent s’entrelacer. Les sujets/concepts explorent tout ce qui porte un regard sur l’unité et l’importance de l’équilibre matériel et immatériel du vivant. À travers un regard personnel, une perspective, il est souvent proposé une réflexion sur le principe du féminin, porté par un voyage poétique à travers tout ce qui est vivant, réflexion sur ces liens, ces entre-deux, ou rien n’est séparé, ces parcours entrelacés, réactifs, matériel ou immatériels.

Adepte de l’art mobile elle voyage avec son téléphone cellulaire, pour capter ses images et vidéos. Cette technologie simple est utilisée afin de créer librement, avec une plus grande spontanéité, tout en s’inspirant à travers les explorations et les découvertes du moment. Elle écrit souvent des textes et poésies rythmées sur un sujet qui se veut déclencheur d’une réflection conceptuelle, d’un simple regard personnel, ou d’un état. Ces textes poétiques sont souvent le point de départ pour les démarches de ses installations.

Ses créations se veulent des portes qui s’ouvrent et nous propulsent vers des réflexions intérieures sur des imaginaires qui nous font vivre un moment habité.
Ces moments sont des voyages.

RECHERCHE PRATIQUE

LE VIVANT EN INTERACTION AVEC L’ŒUVRE, EN TROIS VOLETS

Danielle Lamontagne oriente souvent sa pratique vers une approche de style “laboratoire” ou la création et la réalisation de l’œuvre devient une occasion d’explorer et rechercher de nouvelles alternatives d’expérimentation et de diffusion de l’art médiatique ou numérique en relation avec le vivant.

1.APPROCHE ÉTHIQUE DU NUMÉRIQUE ; utilisation du vivant

Dans l’application de sa pratique, l’artiste se définit d’abord et avant tout comme une chercheure développant de nouvelles approches en création artistique. Elle explore, entre autre, l’utilisation du numérique et du technologique de façon éthique, en y incluant dans le processus de création du contenu, le vivant, l’organique, les notions de territoires extérieurs (géographiques et naturels, nature, flore, faune) et intérieurs reliés à l’humain (psychologie, philosophie, poésie, réalité socio-culturelles). Le vivant dans l’œuvre est exploré autant au niveau de sa représentation matérielle que de sa prolongation immatérielle non tangible.

2.ACCESSIBILITÉ À L’ART ; interagir avec le vivant dans l’œuvre

Les lieux ou plateformes d’expositions sont parfois non conventionnels, volontairement, afin de rendre l’art accessible au plus grand nombre et permettre l’interactivité avec un public. L’artiste explore une autre alternative au modèle artiste/créateur en relation avec un public/spectateur. Ce “public” devient alors participant et créateur et ainsi une partie intégrante de l’œuvre qui se transforme et se construit dans une intemporalité.

3.EN CONTEXTE IMMERSIF ; étude de l’interaction humaine avec les couleurs et fréquences sonore

À l’aide des arts et la science, la neurophysiologie par exemple, observer l’espace immersif avec ses images fréquences couleurs et sons en interaction avec l’humain. Cette façon interdisciplinaire d’observer le phénomène immersif de par ses composantes permet d’approfondir les questionnement sur ce “lien” entre les interaction corps esprit.